Impact de la sécheresse sur les semis de couverts

Impact de la sécheresse sur les semis de couverts

La couverture végétale d’intersaison ne lève pas (encore) en raison des vagues de chaleur de ces derniers mois privant en partie les sols des bienfaits de cette protection naturelle. Mais aussi, privant les insectes pollinisateurs de nourriture tels que pollen et nectar.

Face à la situation de sécheresse d’une exceptionnelle gravité à laquelle sont actuellement confrontés les agriculteur·rice·s, les sols de notre territoire ne profitent pas de la même floraison que celle de l’été 2021. Un énième rappel des « défis environnementaux » auxquels l’agriculture doit faire face, notamment la préservation des ressources et le changement climatique.

Il y a un an, lors du lancement d’Ohé la Terre et de ses actions sur les couverts, nous avions évoqué la difficulté que représenterait cette action en cas de sécheresse. En effet, les résultats positifs obtenus sur l’été 2021 pourraient tout à fait ne pas être aussi bons d’une année à l’autre. Un an plus tard, l’été 2022 le démontre. Dans ce contexte, les sols souffrent durement du manque d’eau et du stress thermique. Et pas que, les insectes pollinisateurs subissent également le manque de nourriture, notamment, de nectar et de pollen. Quand bien même, notons un point très optimiste : l’engagement certain des agriculteurs puisque nous comptabilisons d’ores-et-déjà près de 300 agriculteurs Ohé Terriens engagés pour un total de 4763 hectares enregistrés. Bien entendu, l’objectif d’attirer les pollinisateurs pendant la période estivale ne sera pas atteint cette année. Toutefois, « il nous reste à atteindre l’objectif de couverture des sols afin d’enrichir leurs matières organiques et ainsi les protéger » rassure Jean-Marie Gabillaud, Président d’Ohé la Terre.

Tous, attendent des pluies suffisantes avec comme priorité : produire de la biomasse nécessaire aussi bien pour l’alimentation animale que pour la production d’énergie.

Cependant, un couvert végétal intégrant sa localisation, sa faisabilité et bien d’autres paramètres doit relever de pratiques agronomiques adaptées à chaque parcelle, que seul l’agriculteur maîtrise. C’est la raison pour laquelle Ohé la Terre n’a pas la volonté de compliquer les choses et fait appel au bon sens de ses bénéficiaires pour faire du mieux qu’ils le peuvent et de semer leurs couverts quand la pluie se montrera plus généreuse. Il suffit que nous bénéficiions d’un peu d’eau sur plusieurs jours accompagné d’une température plus douce pour observer encore un changement favorable sur l’arrière-saison. Pour l’heure - s’il est impératif de patienter - Jean-Marie Gabillaud, appelle les agriculteurs d’agir de la manière qui paraît la meilleure pour leurs exploitations.

« A l’impossible nul n’est tenu ! ».

Retour sur la première convention annuelle

Retour sur la première convention annuelle

Un an après son lancement, Ohé la Terre réuni presque 1 million d’euros de dons, une implication de la part de ses mécènes qui permet de développer un plan d’action à la hauteur des ambitions du fonds. Convaincu par l’action local et par la co-constuction avec les acteurs du territoire, Ohé la Terre poursuit sa stratégie de développement.  

Lors de sa convention annuelle, le jeudi 23 juin 2022, Ohé la Terre dévoile des résultats très encourageants, qui auront permis de semer plus de 2000 hectares en couverts mellifères avec la technique dite « à la volée », 800 hectares en sursemis de trèfles dans les praires sur les départements des Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vendée. Mais aussi plus de 10 000 arbres plantés sur 16 exploitations.  

« Seulement une année après son lancement, 194 projets financés, ce grâce à l’implication quotidienne de nos équipes, il est évident qu’Ohé la Terre provoque en nous d’ores-et-déjà, un immense sentiment de fierté. Celui d’initier des actions concrètes, de proximité, d’intérêt général, à fort potentiel en matière de stockage carbone et autres nombreux co-bénéfices, de nouvelles visions et surtout une cohérence de projet autour d’un bien commun : une biodiversité préservée grâce à l’aménagement collectif du territoire. » 

Jean-Marie Gabillaud

Président de Ohé la Terre

Ce rendez-vous fut une nouvelle occasion de remercier les mécènes d’Ohé la Terre. Ceux ayant pris part à l’aventure dès son lancement, Brioches Fonteneau, Groupe Dubreuil, PRB, Crédit Mutuel Océan, Crédit Agricole Atlantique Vendée / Charente-Maritime Deux-Sèvres, Rabaud, Dian Scania, Minoterie Bellot, Mutualia, Panemex, Squartis et Cavac. Mais aussi ceux qui l’ont rejoint cette année, Sodebo, Cargill, Groupe Charpentier, Groupe Herige. L’objectif étant d’ancrer sur son territoire un mécénat environnemental. Aussi, le fonds espère réunir bientôt d’autres coopératives sur le territoire Atlantique-Vendée afin de porter la voix Ohé Terrienne à un plus grand nombre d’agriculteur·rice·s.  

Nous développons véritablement une relation de confiance et de pérennité en partageant des valeurs fortes et communes. Chaque mécène apporte également son expertise métier permettant, notamment, la conception de matériel agro-forestier qui verra bientôt le jour grâce à l’entreprise Rabaud et qui aidera les agriculteurs sur leurs plantations. Mais aussi, Techna avec qui nous cherchons à faire avancer les pratiques innovantes en matière de production animale. D’autres projets sont en cours grâce à l’implication technique des mécènes, mais ne dévoilons pas tout de suite.  

Toutefois, si l’enjeu à la création était surtout de déployer le mécénat, aujourd’hui il est surtout de multiplier les projets pour un impact positif et durable demain. Notre ambition est d’engager 500 exploitants en 2023, soit deux fois plus que cette année. Nicolas Viacroze, Responsable R&D Biodiversité nous a présenté le bilan 2021 très encourageant et qui nous motive grandement dans la poursuite de nos activités :  

  • 194 projets soutenus à hauteur de 155 453€ sur les départements des Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vendée. 
  • 2 123 ha de couverts mellifère dans les blés 
  • 783 ha de sursemis de trèfles dans les praires  
  • 8 200 arbres plantés pour de futures haies multi-strates chez 12 producteurs 
  • 1 400 arbres plantés sur des projets agroforestiers chez 4 producteurs 

Ces actions vertueuses « de petits pas » ont obtenu de bons résultats de part une pluviométrie avantageuse sur le mois de juin 2021 qui a assuré une levée rapide des couverts. Et sur les plantations, un taux de reprise très positif grâce à la vigilance des agriculteurs et à l’accompagnement de nos deux conseillers agro-forestiers ; seulement quelques espèces ont subi la sécheresse, les plants perdus sont alors remplacés. 

    Enfin, cette première convention aura également permis d’aborder ce qui pourrait sembler, à première vue, le B.A BA de la biodiversité et de l’idée que l’on s’en fait. Dans ce contexte, que signifie la biodiversité ? Quels services nous rend-elle au quotidien ? Quelle est sa valeur ? Devons-nous agir, en tant qu’individus et en tant qu’entreprise, pour participer à sa préservation ? Des discussions riches animées par Didier Faivre, Délégué Départemental au sein du Crédit Mutuel Océan avec le regard et le témoignage rassurant, et non culpabilisant de Christian Lévêque, Scientifique et ex-Directeur de recherche à l’IRD, celui très pragmatique de Jérôme Lesage, Directeur de l’association Hommes & Territoires et celui très réaliste de Thomas Baudry, agri-apiculteur dans les Deux-Sèvres.  

    Agir pour la biodiversité est un enjeu à l’échelle mondiale, humanitaire, de territoires et donc de proximité. S’il y a une certitude, c’est pourquoi Ohé la Terre croit en l’action locale et en la co-construction avec les acteurs du territoire au bénéfice de tous les concitoyens.  

    La démarche d’Ohé la Terre primée au Sommet de la Transformation Durable

    La démarche d’Ohé la Terre primée au Sommet de la Transformation Durable

    À l’occasion de la première édition du Sommet de la Transformation Durable le 10 mars 2022, Ohé la Terre s’est vu décerner le Trophée d’Or de la « Meilleure stratégie biodiversité ».

    « Les actions à 60 ans sont primordiales mais d’autres à mener maintenant le sont tout autant et les actions territoriales sont grandement attendues dès aujourd’hui pour un impact positif et durable demain » 

    Marc Abadie

    Président du CDC Biodiversité

    C’est là toute l’ambition d’Ohé la Terre ! Valoriser et fédérer des pratiques vertueuses avec les agriculteurs·rice·s mais aussi avec les acteurs économiques du territoire en pensant loin et en agissant maintenant pour nos écosystèmes.

    Aussi, le jury a été séduit par :

    • Une initiative locale, qui part du terrain et qui implique l’agriculteur au cœur de la biodiversité,
    • Une démarche fédératrice et circulaire,
    • Des projets réalistes, concrets et de proximité dont les effets sont visibles par l’ensemble des concitoyens.

    Concrètement ce sont :

    • 2123 hectares de couverts mellifères (profitant aux insectes pollinisateurs et à l’embellissement des paysages tout en favorisant un stockage carbone sur la période estivale et tout en renforçant la floraison d’août à septembre)
    • 782 hectares de sursemis de trèfles dans les prairies (permettant d’augmenter la diversité végétale parmi les graminées et d’améliorer la qualité des prairies notamment d’un point de vu protéines végétales tout en favorisant également du stockage carbone)

    Soit au total 2905 Ha déployés de couverture végétale et un bilan carbone sur les couverts mellifères semés à la volée qui représente 850 tonnes CO2 captées et stockées par la démarche Ohé la Terre par rapport à un sol nu sur une période de 2 mois (juillet-août). Puis :

    • 7,8 km de haie champêtres multistrates soit 7830 arbres plantés cet hiver, 
    • 23,4 hectares d’arbres fruitiers à coques sur parcours volailles (13,9 Ha en Châtaigniers et 9,5 Ha en Noyers) soit 1160 arbres plantés cet hiver soit 50 arbres à l’hectare.

    Réflexions sur l’impact environnemental

     

    Le Sommet de la Transformation Durable initié par le groupe Leaders League, a pour but de rassembler les décideurs politiques et les dirigeants d’entreprises de toute taille (Agrial, Invivo et Leclerc, mais aussi La Banque Postale, Orange, Woodeum, TeleCoop, etc.) afin de débattre, de donner de la visibilité, de transformer et mettre en lumière l’importance de la préservation de la nature pour les entreprises puisque plus de la moitié de la production économique mondiale dépend d’elles. L’objectif étant d’encourager le changement des organisations, des modèles économiques, des outils de production et par conséquent l’ensemble des parties prenantes, afin d’agir sur les enjeux liés au développement durable.

    Cet événement fut l’occasion de remettre différents prix, dans 4 catégories : Meilleure transformation durable, Les voies de la transition (dans laquelle Ohé la Terre a été récompensé), Transformation sociales et Trophées start-ups.

    Jean-Marie Gabillaud, Président d’Ohé la Terre et Nicolas Viacroze en charge des projets biodiversité ont reçu ce trophée au nom de toute l’équipe du fonds de dotation et de l’ensemble de ses mécènes et agriculteur·rice·s· bénéficiaires.

    Le jury était constitué de Sylvie Malecot (Directrice de AF2I), de Sophie de Gromard (Directrice des Ressources Humaines et Directrice du Développement Durable de BETC), de Marc Abadie (Président de CDC Biodiversité) et de Ludovic Péro (Directeur des Affaires Publiques et de la Communication de HeidelbergCement France).

    Témoignage de Maxime Laubreton, Conseiller Agroforesterie

    Témoignage de Maxime Laubreton, Conseiller Agroforesterie

    Ah l’arbre ! Quel plaisir de se balader, se ressourcer dans la forêt, de s’appuyer contre un tronc pour lire son roman au parc, d’entendre les oiseaux chanter dans les branches ou tout simplement s’allonger et observer les feuilles dansaient. Figurez-vous que l’arbre, en plus d’être bénéfique pour notre bien-être, constitue l’un des principaux moyens pour aller vers une agriculture plus vertueuse et durable.

    Alors ce n’est pas tout, qu’est-ce que signifie l’agroforesterie ? Une technique ancestrale fondée sur l’arbre, variée et présente partout dans le monde, et qui gagne à être mieux comprise.

    L’agroforesterie est définie comme le mode d’exploitation des terres agricoles associant la présence d’arbres, en bordure ou en plein champ, avec une culture ou un élevage sur la même parcelle.

    Zoom sur le parcours de Maxime Laubreton

    Maxime, Conseiller Agroforestier depuis bientôt deux ans, nous partage son retour d’expérience sur son métier.

    Exerçant des missions de conseils, notamment sur les étangs, Maxime fut parfois confronté aux souhaits de la part des agriculteurs d’intégrer l’étang dans le paysage, d’aménager les fossés et de limiter l’érosion. Il s'est alors formé au conseil agroforesterie auprès de l’Association Française d’Agroforesterie. Une compétence qui représente une réelle valeur ajoutée permettant à Maxime d’aller jusqu’au bout de ses projets avec les agriculteurs - sur la partie agroforesterie - de façon autonome.

    Un atout pour le bien-être de leurs animaux et pour l’aménagement paysager de leur exploitation.

    Le bien-être animal, notamment sur l’aménagement des parcours volailles, joue un rôle prédominant dans les cahiers des charges voire une obligation. La sensibilisation au bien-être animal est donc un point essentiel sur lequel Maxime a été formé. Il accompagne les agriculteurs sur leurs projets agroforestiers et les sensibilise sur ses intérêts sur l’élevage volaille, bovin, ovins ; sur l’élevage en général.

    Des bienfaits sur l’élevage très positif : les animaux sont moins stressés et leur indice de consommation est amélioré, ils souffrent moins de la chaleur grâce à l’apport de l’ombre des arbres. Aussi, en période estivale, les arbres permettant de garder les abreuvoirs à l’ombre, l’eau reste fraîche et garantit des animaux en meilleure santé. Moins de dépôt de biofilm dans les canalisations, donc moins de maladie potentielle. En complément du bien-être animal, Maxime rappelle l’intérêt de la plantation d’arbres pour améliorer l’aspect paysager des exploitations, « Ces arbres contribuent à donner une meilleure image de notre agriculture » exprime-t-il.

    Ohé la Terre séduit par l’agroforesterie

    C’est peu de temps plus tard, dans le cadre d’Ohé la Terre et des réflexions sur les actions à mener, qu’il est apparu comme une évidence, d’introduire l’agroforesterie au cœur des projets du fonds de dotation. Alors, Maxime a rejoint l’équipe d’Ohé la Terre sur l’ensemble des projets de plantations. Puis, à l’agroforesterie est venu se greffer la plantation de haie, avec un fort intérêt sur les systèmes agronomiques, l’érosion des sols et sa protection mais aussi celle des cultures ainsi que l’intérêt de l’auxiliaire dans les haies.

     

        • 16 projets de plantation de haies et d’arbres fruitiers à coque sont déployés
        • 7,8 km de haies champêtre multistrate et mellifères
        • 23,4 hectares d’arbres fruitiers à coques (châtaigniers et noyers) sur parcours volailles et sur des parcelles de céréales

      Intéressé⸱e par un projet de plantation ?

      Pourquoi des châtaigniers et noyers ?

      Un arbre de façon général quand nous le positionnons, il faut résonner stratégiquement par rapport aux cultures en agroforesterie et à la capacité du sol à pouvoir coexister avec l’arbre. La notion de la profondeur du sol, du pH mais aussi du climat et de la topologie du terrain sont primordiales.

      L’intérêt d’avoir planter des châtaigniers et noyers, notamment sur des parcours volailles, vont permettre aux agriculteurs de ramasser la châtaigne et la noix sans être contraints aux normes sanitaires d’élevage. Contrairement, à une pomme ou à une prune tombée sur un terrain d’élevage qui ne sera pas protégée par une coque - englobée par une protection naturelle – comme peuvent l’être une châtaigne ou une noix. En contrepartie, Maxime nous rappelle également l’intérêt d’avoir de la volaille sous des arbres fruitiers à coque : cela va permettre de lutter contre les ravageurs de la châtaigne ou de la noix car les poules vont pouvoir manger les larves. Enfin, si le choix s’est porté sur des châtaigniers et noyers c’est aussi parce que nos projets agroforesteries, situés majoritairement dans le bocage, bénéficient d’un sol acide et siliceux profitant favorablement à la pousse de ces essences.

      Mais alors, l’agroforesterie peut-elle vraiment fonctionner ?

      Un arbre en plein champ ne serait pas synonyme de difficulté ? De primer abord, c’est ce qu’il peut en paraître. On peut se faire la remarque suivante : « l’arbre va faire de l’ombre sur les cultures, et rien ne va pousser ! ». Mais c’est sans compter sur le témoignage de Maxime, qui nous explique « qu’un système agroforestier doit être conçu et entretenu - impérativement intelligemment - pour répondre aux éventuelles contraintes ». Il a ainsi été prouvé qu’un système agroforestier savamment réfléchi associant culture et arbre peut permettre jusqu’à 40% de gain de productivité. Pour ce faire, tous projets doivent avoir été bien étudié en amont et doivent bénéficier d’un suivi rigoureux ainsi que de bonnes conditions de développement, rappelle Maxime. C’est pourquoi, une étude technique est rédigée par le Conseiller agroforestier, mettant en lumière les points qu’il est nécessaire de maîtriser sur chacun des projets de plantation d’Ohé la Terre.

        Quelles sont donc les compétences nécessaires d’un Conseiller Agroforestier ?

        Des qualités relationnelles sont évidemment importantes, savoir écouter, savoir argumenter et savoir convaincre sans pour autant persuader. Pour assurer ces qualités, il faut être curieux, avoir un certain charisme pour pouvoir rassurer le porteur de projet et pour pouvoir l’accompagner efficacement dans sa démarche. D’autre part, ce métier nécessite des compétences techniques. Il faut comprendre toutes les contraintes d’une exploitation agricole mais aussi avoir la connaissance de l’arbre et de l’intérêt que l’on veut lui porter, insiste Maxime. La connaissance du sol est aussi essentielle puisque tous les arbres ne peuvent pas se développer sur tous types de sols. Être capable d’identifier une hydromorphie du sol car, par exemple, un châtaigner ne se plante pas sur un sol gorgé d’eau régulièrement. Dans ce cas, on adaptera donc un type d’essence adapté et propice à un sol très humide. Il est aussi important d’être sensibilisé aux changements climatiques. Ce qui semble également intéressant pour Maxime, au-delà de l’aspect agronomique, c’est la connaissance de l’eau. L’intérêt de la haie pour le cycle de l’eau qui rejoint le volet agricole et le travail du sol. Et si vous avez l’occasion d’échanger avec Maxime, il vous partagera en détail les enjeux de l’eau pour le sol ; c’est absolument passionnant.

        Rappelons les bénéfices agroécologiques de l’agroforesterie

        Sans mauvais jeux de mots : Ils sont de tailles ! Tant les défis auxquels ils font face sont nombreux. Tout d’abord, l’enrichissement du sol en éléments minéraux nécessaires au bon développement des cultures, car ceux-ci sont puisés par les racines en profondeur (réduction des engrais de synthèse, etc.). L’augmentation de la matière organique du sol par la chute des feuilles et donc une meilleure fertilisation. La limitation de l’érosion des sols qui représente par ailleurs, un défi majeur auquel fait face notre agriculture. Le retour d’une zone de biodiversité, ce qui permet entre-autre de bénéficier d’auxiliaires de culture, comme la coccinelle qu’est notre amie contre les ravageurs des cultures. Enfin, la favorisation du stockage carbone sur une parcelle ; un avantage indéniable dans la lutte contre le dérèglement climatique.

           

          « Je pense que le métier de Conseiller en agroforesterie est un métier d’avenir, on a longtemps opposé l’arbre à la production, et aujourd’hui on redécouvre l’intérêt de l’arbre pour l’entreprise agricole et donc il y a tout un pan qui s’ouvre avec des nouvelles recherches, des nouvelles expérimentations à réaliser et l’enjeu est de tirer les bénéfices de ce qui se plante aujourd’hui. » Maxime Laubreton

           

            Témoignage de Jean-Yves Galipaud ; Eleveur de Lapin en plein air BIO et porteur d’un projet agroforestier à Thorigny.

            Pour se rendre vraiment compte de ce que tout ceci représente sur le terrain nous avons rencontré Jean-Yves.

            Comment as-tu découvert l’agroforesterie ?

            C’est dans le cadre de l’aide PCAE qui accompagne les gens à faire évoluer leurs orientations sur leurs exploitations et pour laquelle une formation de deux jours est obligatoire. Lors de cette formation, j’ai participé au module qui sensibilise sur les enjeux de la biodiversité « Développer, valoriser la biodiversité fonctionnelle sur mon exploitation ». Ce sujet, animé par Yannick Billon de la CAVAC, nous a permis de réaliser un plan d’action sur mon exploitation pour mettre en place des zones de biodiversité. C’est comme ça que j’ai découvert l’agroforesterie. Aujourd’hui mon projet agroforestier - dans sa globalité - comporte des plantations de frênes, d’une haie sur talus, des bandes mellifères et correspond tout à fait à l’idée que j’avais et à ce que je voulais faire sans trop savoir comment orienter la chose.

            Quel a été le déclic pour passer de la réflexion à l’action ?

            Quand j’ai découvert le fonds Ohé la Terre, j’ai vu l’opportunité de pouvoir réaliser mon projet tout en étant accompagné. Alors, j’ai tout de suite pris contact avec Maxime. Grâce aux précieux conseils reçus mais aussi à l’aide financière que je perçois en tant que bénéficiaire d’Ohé la Terre, mon projet agroforestier peut enfin prendre forme.

            Quel est l’avantage que tu trouves à l’agroforesterie ?

            Sur mon exploitation, je vais me servir de la haie et des arbres pour protéger mes bâtiments et apporter un microclimat qui permettra de faire un peu moins froid l’hiver et moins chaud l’été. Également me permettre de récolter de l’herbe pour mes lapins pour faire du foin tout en ayant des arbres et donc embellir mon exploitation et la rendre plus attractive. La haie sur talus va me permettre aussi de séparer, si je le souhaite, mes parcelles pour en faire bénéficier un⸱e autre agriculteur⸱rice souhaitant faire un élevage bio sur petits bâtiments aussi.

            Un dernier mot à nous partager ?

            Je pense, en tant qu’agriculteur, que nous avons tout intérêt de développer cette biodiversité au sein même de nos exploitations. Je pense vraiment que, même si un jour je vends mon exploitation, ça sera une valeur ajoutée. L’Etat valorise cette pratique vertueuse et durable, car il faut trouver des solutions aux problèmes que rencontre l’agriculture moderne.

             

            *PCAE Plan de compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles

            Merci beaucoup à lui de nous avoir livré son témoignage !

              Retour sur le premier comité de pilotage Ohé La Terre

              Retour sur le premier comité de pilotage Ohé La Terre

              Jeudi 16 septembre après-midi avait lieu la première réunion du comité de pilotage d’Ohé La Terre.

              Composé d’agronomes, d’experts RSE mais aussi de spécialistes de l’environnement. Le Comité de pilotage garantit la pertinence, le bon déroulement et les résultats des différentes actions menées par le fonds.

              Au programme de cette rencontre :

              • Bilan et évaluation des actions 2021

              Cet été, 218 agriculteurs et agricultrices ont semés la biodiversité sur des milliers d’hectares.  Le coup de cœur portait sur le couvert mellifère à la volée où 153 exploitations ont été séduites. D’autre part 65 exploitations ont essayés le sursemis de trèfles sur prairies. « Le trèfle recouvre de manière homogène la parcelle. La biomasse est bien développée pour pouvoir apporter l’azote nécessaire dans mon sol et pour la prochaine culture, qui sera des lentilles », explique Patrick Auger, agriculteur céréalier. Au total, 2905 hectares de couverts mellifères et sur semis de trèfles dans les prairies ont été semés.

              Une couverture végétale parmi les chaumes permettant, tout le long de l’été, d’attirer de nombreux insectes pollinisateurs.

              Toujours dans le bilan, également des actions en agroforesterie ont été réalisées. 8,2 kilomètres de haies champêtres multi strates furent plantées, mais aussi 23,4 hectares de fruits à coques répartis à parts égales sur parcours volailles et intra parcellaire céréales. Soit 13,9 hectares en châtaigniers et 9,5 hectares en noyers qui séduisent les agriculteurs.rices et leurs permettent d’envisager, à l’avenir, une nouvelle filière. Tout est possible !

              • Réflexions autour des nouvelles actions 2022

              Les actions sur 2021 étant clôturées, cap d’ores-et-déjà sur 2022 ! Les interlocuteurs du comité de pilotage ont pu échanger notamment sur la future offre qui sera proposée aux agriculteurs.rices Bio. Mais aussi de la future offre pour aménager les bords de champs en périphérie des habitations. Des projets qui devraient se concrétiser après l’étude et la validation du Conseil d’administration Ohé La Terre.

              • Observation terrain des essais de couverts mellifères et sur semis de trèfles

              L’occasion pour les membres du copil de voir ce qui se passe concrètement dans nos couverts végétaux et croyez-nous ça bourdonne… Mais pas que ! Nous avons pu observer des atterrissages de syrphes sur du sarrasin, des papillons qui dansent et des abeilles qui, de phacélie en phacélie butinent.

              Ce que nous retenons de cette première réunion de travail ?

              Des remarques et échanges très pertinents qui nous encouragent encore grandement dans notre démarche ! Et surtout, l’envie de participer à l’équilibre d’un bien commun et de « redevenir acteurs de la biodiversité sans cesser d’être rentables ». C’est aussi, insiste Jean-Marie Gabillaud, Président Ohé La Terre, une manière « de redonner du sens à ce que l’on fait ».

              Premier bilan levée des couverts mellifères

              Premier bilan levée des couverts mellifères

              Ohé La Terre est entrée, en juin dernier, dans sa phase opérationnelle avec le semis des couverts mellifères à partir de la technique dite à la volée (ou en semis direct).  De nombreux agriculteurs bénéficiaires d’Ohé La Terre et engagés dans la biodiversité ont mis en œuvre cette action. C’est le cas de M Pinson Philippe, agriculteur céréalier et vaches allaitants.

              Le froid et surtout l’humidité du printemps et de ce début de l’été n’ont pas été propice pour les semis, les foins, les céréales mais aussi pour les fleurs et notamment les insectes pollinisateurs. A ce titre, passer l’été à déchaumer et laisser un champ « propre » et nu, c’est fortement perturber l’activité du sol mais aussi notre microfaune.

              Implanter un couvert végétal permet d’apporter de la biomasse, de favoriser le stockage du carbone et de l’azote. L’objectif prioritaire de cette action étant de permettre surtout, une floraison précoce de plantes mellifères durant la période estivale et bénéficier de nourriture, sous forme de pollen et de nectar, à une époque où elle se fait plus discrète notamment pour nos insectes : une forme de compensation écologique rentable agronomiquement et appréciée par beaucoup.

              Quel impact sur la biodiversité ?

              Ces couverts visent principalement des pollinisateurs mais ils sont favorables à d’autres insectes, notamment les auxiliaires (syrphes). A partir des surfaces florales, ces insectes migrent vers les cultures adjacentes pour polliniser ou réguler leurs ravageurs. Du fait de la présence de nombreux insectes, ces couverts sont également favorables pour l’avifaune.

              Cet aménagement permet aussi de préserver la vie du sol par une couverture végétale qui limite les chocs thermiques, réduit l’évapotranspiration, les risques d’érosion et améliore la structure des sols. Aussi, les différentes semences conduites jusqu’au stade de floraison, contribuent également à l’embellissement du paysage.

              Retour sur la levée des premiers couverts mellifères

              L’équipe d’Ohé La Terre s’est déplacée sur le lieu d’exploitation de l’agriculteur céréalier et vache allaitant et a pu constater d’ores-et-déjà les bienfaits de la couverture végétale qui doucement, se lève. On y retrouve de la phacélie (bon piège à nitrates, freine les nématodes et assainit les rotations) et du sarassin (très attractif pour les abeilles et intéressant pour l’avifaune).

              "L’implantation en interculture ou jachère de ces semences permettra de fortifier et de diversifier l'offre en ressources polliniques en période de pré-hivernage, et ainsi, de jouer un rôle sur la réduction des mortalités hivernales des colonies d'abeilles" a rappelé Nicolas Viacroze, Responsable Biodiversité, au sein du fonds de dotation Ohé La Terre.